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 Un toit au cimetière

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Nathanaël
Retardataire acharné
Nathanaël


Messages : 51
Date d'inscription : 25/06/2011

Un toit au cimetière Empty
MessageSujet: Un toit au cimetière   Un toit au cimetière Icon_minitimeDim 21 Oct - 21:13

Plusieurs semaines avaient passées depuis que Nathanaël s’était définitivement installé chez le vieux fossoyeur. D’abord déstabilisé de ne plus avoir à errer pour se trouver un espace au dormir, il avait rapidement pris ses marques dans l’enceinte du cimetière.
Le croque-mort ne lui adressait la parole que si nécessaire, les visites étaient rares… Ce nouveau travail de gardien le rendait plus serein.

Le grand portail massif qui séparait ce monde de silence et d’absence de vie de ce qui se passait à l’extérieur lui procurait un certain sentiment de sécurité. Seuls les bruits extérieurs en journée venaient perturber la mélodie du feuillage éparse des grands arbres dans l’allée. Les nuits étaient plus paisibles, et certainement plus douillettes depuis qu’il possédait un lit qui lui était propre.
Il en avait même diminué sa consommation d’herbes calmantes. Coupé du monde civilisé, ce doux cocon de solitude rassurante qui faisait à présent son quotidien le satisfaisait pleinement. Il en avait pratiquement oublié ce qu’il était venu faire dans cette ville de malheur.

Retiré dans cet endroit où régnaient la pierre et le froid, Nathanaël s’y oubliait, allongé sur le marbre à fixer des inscriptions gravés qui lui semblaient vaguement familières. Il savourait chaque instant de cette vie enfin dénuée d’agressions extérieures et de relations sociales limitées au minimum, se sentant en paix, comme, somme toute, la plupart des résidents du coin.

Mais ce temps fut hélas bien éphémère.
Sa tranquillité naïve s’évanouit en même temps que se répandit la rumeur des évènements funestes qui enveloppèrent Clavinia d’un manteau de terreur. La ville se retrouva bien vite plongée dans une angoisse frénétique, qui dessinait dans l’ombre du soir des formes monstrueuses.
La bulle dans laquelle le môme s’était enfermé volait un peu plus en éclat chaque nuit où un hurlement sinistre déchirait l’air du soir, venant hanter notre tête brune jusque dans ses songes, quand il n’était pas au qui-vive, à guetter jusqu’au petit matin qu’on l’emmène chercher le lot de nouvelles dépouilles.

Les activités du cimetière s’emballaient, l’utilisation de la fosse commune, notamment. La terre n’avait pas le temps d’engloutir dans ses entrailles les morceaux de corps déchiquetés que d’autres venaient s’entasser à la suite. Les quelques familles venant déplorer leurs victimes étaient les visites les plus insupportables. Bruyantes, elles ramenaient violemment notre gamin aux sens de la réalité, celle de sa propre existence.
Laissant trainer ses oreilles près des ragots, il apprit la nature du monstre qui rôdait : un loup-garou. Par cette révélation même, il en vient à en savoir plus sur les noms et les autres caractéristiques des humanoïdes qui peuplaient les terres : vampire, naga, minotaure, tiefling… Il put ainsi mettre des mots sur ce qu’il avait déjà aperçu en ville et frissonner des rumeurs dans lesquelles apparaissaient les autres créatures inconnues. Son temps de sommeil s’espaça à nouveau, jusqu’à redevenir ce qu’il en était avant qu’il entre au service du fossoyeur.

Il se rendait compte qu’il s’était négligé, bienheureux qu’il était d’être enfin sous un toit fixe, dans un espace à lui, à l’abri des autres... Il se remit à s’entrainer dans son coin, réapprenant et réinventant les différents usages de son fidèle compagnon d’acier. Il ne voulait pas mourir bêtement, tué par quelqu’un ou quelque chose dont il ignorait jusqu’à l’existence.
Il y avait des choses à faire avant cela. Il avait des objectifs, il se souvenait maintenant. Nathanaël se résigna : il lui faudrait, tôt ou tard, repartir au large, glaner des informations qui lui redonneraient l’espoir de savoir ce qu’il était advenu des siens.
Mais pour cela, il lui fallait… Plus de maîtrise… De la puissance. L’avenir n’était pas pour les faibles.

Fendre du vide de manière rituelle dans un coin du cimetière ne suffisait plus. Il fallait innover pour ne pas se laisser surprendre par la mort. Ruminant ses pensées, le môme fixait d’un œil distrait le fond de sa blague à tabac. Vide.
Nathanaël se décida. Il était temps.
Lançant au croque-mort qu’il prenait son après-midi, le jeune gardien franchit d’un pas décidé les portes du cimetière.
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