Informateur avisé ?

Le vent soufflait toujours.
Pourtant, on pouvait voir au loin que le soleil tentait de reprendre ses droits sur l'orage.

Jazz n'y accorda pas plus d'attention que ça. Elle était encore perdu dans ses pensées, dans cet entretien qu'elle venait de faire. Elle l'avait eut son bateau, enfin presque.
Elle faisait face à un problème, problème qui ferait partir en fumée ses espoirs et rêves s'il ne trouvait pas de solution. Et ça, elle ne voulait sous aucun prétexte, admettre que c'était possible.

Il lui fallait trouver une demi-douzaine d'hommes ou de femmes. Monter un équipage digne de ce nom, monter son équipage. La détermination, elle l'avait, pas de doutes à avoir là dessus. Il lui fallait juste trouver les moyens d'y arriver. Ces petites choses qui font qu'on obtient ce qu'on désire le plus. Elle y était déjà parvenu avec le petit oiseau, elle ne doutait donc pas de pouvoir y arriver de nouveau.

Non, elle craignait de ne pas avoir assez de temps. Le temps c'est de l'argent disent certains, pour Jazz, le temps représente son futur équipage et en quelque sorte, son honneur, sa capacité à prouver qu'elle est digne d'être capitaine.

* Je ne perdrai pas ! Jamais ! Ils vont voir ce qu'ils vont voir ! *


Jézabel le savait, il lui fallait trouver un lieu où elle pourrait obtenir réponse à sa question.
Ce lieu, une taverne !
Mais, pas n'importe la quelle. Il est de vagues bruits qui courent que le haut lieu des informations est la plus réputé des tavernes, la Liberté Apocalyptique. C'est donc dans cette taverne qu'elle irait trouver son informateur avisé...


C'est sûre d'elle que Jazz franchit les portes de la dite taverne.
Elle se dirigea vers le comptoir, s'installa sur l'un des tabourets et s'adressa au tavernier.

«  Bien le bonjour Tavernier !

Un vodka martini. Au shaker, pas à la cuillère s'il vous plait. »

Il était peut-être tôt pour boire ce genre de breuvage mais il parait que les pirates boivent à longueur de journée ; il lui fallait de ce fait, commencer à agir en tant que pirate si elle voulait être crédible.
La belle observa donc le tavernier commencer à préparer la boisson et se décida à aller directement à l'essentiel. Elle n'avait absolument pas le temps de tourner autour du pot. Enfin, elle ne voulait pas prendre ce temps là puis, elle aimait les choses vite fait, bien fait.

« Dites moi, il paraît que c'est à vous qu'il faut d'adresser quand on a besoin d'informations. Peut-être pourriez-vous donc m'aider, je suis à la recherche de personnes qualifier pour entrer dans un équipage. Savez-vous où je peux trouver ce genre d'individu ?

La Liberté Apocalyptique, voilà qui était effectivement le "haut lieu" des informations et contacts en tous genres à Clavinia. En l’absence d’une concurrence valable en tout cas. Le lieu était au moins aussi indéfinissable que son tenancier. Chaleureusement glauque et sombrement accueillant. Ou bien était-ce l’inverse ?
Derrière le comptoir, un rouquin balafré regarda entrer la dernière visiteuse avec une lueur dans le regard. Il lui servit à boire en un tour de main. Aussi difficile pouvaient être les goûts de la femme, Matthew était de la trempe de ceux qui avaient déjà eu à sustenter tous les palais. Du plus bovin au plus sanguin.
Mais apparemment celle-ci n’était pas venue que pour la boisson, pensa-t-il en lui lançant un regard moqueur.

Il posa un verre du cocktail réclamé devant sa cliente avant de lui répondre.

« Les informations coûtent cher dans cette ville. Enfin, rien qu’une Dame comme vous ne puisse s’offrir, j’en suis sûr. »

Il la gratifia alors d’un sourire assez peu commercial pour ne pas dire carrément enjôleur.

« Tout se paye en effet. Quel est donc votre prix ? »

« Aha, je vois que vous êtes du genre directe. »

Se penchant en avant Matt s’accouda à son comptoir et posa son menton dans une de ses mains en regardant la jeune femme avec un intérêt peu discret.

« Eh bien que dirais-tu de commencer par me donner ton petit nom, comtesse ? »

Sans se démonter, bien au contraire, celle-ci répondit en lui agitant un doigts sous le nez.

« T-t-t.
Tu n'as pas besoin de connaitre mon nom pour l'instant.
Et si l'on doit marchander ensemble, j'aimerai que cela se fasse dans les règles de l'art. »

Relativement surpris par l’aplomb de la donzelle mais bien loin d’être prêt à l’avouer, le tavernier se redressa et ouvrit les bras, paumes ouvertes, comme pour signifier qu’il n’avait rien à cacher.

« D’accord, édicte tes règles ma chérie, c’est toujours un plaisir de parler chiffons. »

« Tu me donnes les informations que je veux et en suite, on trouvera surement un moyen pour que je te paie. »

Elle enfonça sa mains dans une large besace d’un geste polis par l’usage et en sortit un morceau de paperasse couvert d’inscriptions.

« Si ça te va, tu n'as qu'à signer cette feuille. »

Matt leva un sourcil. Puis il éclata d’un grand rire sonore. Sans aucune retenue.
Il devait bien avouer qu’on ne la lui avait encore jamais faite celle-là.

« Ôtes-moi d’un doute, c’est bien toi qui est venu me trouver pour avoir des informations non ? Je ne te dois rien. Mmmh, en fait… pour le moment c’est toi qui me dois le prix d’une boisson. Mmmh, mais si tu n’as pas de quoi payer on pourra trouver un arrangement, c’est certain. »

Jazz dévisagea le rouquin puis esquissa un petit sourire en coin. Effectivement, elle lui devait le prix de sa consommation mais cet homme apprendrait vite que la belle obtient toujours ce qu'elle veut.
C'est donc tout naturellement qu'elle déposa un pièce sur le comptoir, prix de sa boisson.

« Écoute mon grand, je n'ai pas de temps à perdre. Si tu n'es pas capable d'aider une pauvre femme sans défense, je trouverai quelqu'un d'autres... »

Jazz avala le contenu de son verre cul-sec et commença à se lever pour partir.

« Oh là, oh là. Quel caractère !
Je n’en attendais pas moins de la donzelle qui a été bille en tête demander un bateau au sombre. Et qui l’a obtenu !

On parle déjà de toi tu sais. Les rumeurs vont vite dans le coin, c’est comme ça qu’on reste informé. »

Les informations circulaient vite sur cette île, il faudrait voir à faire attention... Un minimum.
Toujours est-il que Jazz était disposée à poursuivre la conversation puisqu'elle se réinstalla sur son tabouret.

« C'est avec des rumeurs qu'on se forge une réputation. »

En disant cela, Jazz afficha un discret sourire espiègle. Elle commençait à savoir que les rumeurs pouvaient avoir du bon. Certains ne les aimaient pas, elle, elle s'en moquait si ça lui faisait une réputation digne des plus grands, c'était tout bénef.

« Oh, et tu comptes donc te faire une réputation de "pauvre femme sans défense" avec ce genre d’éclats ? Voilà qui m’arrange. On n’aura qu’à dire qu’un gentilhomme comme moi n’a put résister à l’appel au secours d’une si délicieuse et innocente créature…

Mais dis moi, c’est très bien de se construire une image, mais pour se faire un nom. Il faut… un nom, n’est-ce pas ? Alors gente damoiselle en détresse, il ne sera pas dit que Matthew laissera passer l’occasion d’en savoir plus que la rumeur. Quel est donc le nom de la pirate en jupons en mission pour le diable en personne ?
Considère ça comme un échange de bons procédés, j’ai deux adresses pour toi. »

Et voilà, le poisson mort à l'hameçon.
Quand on disait que Jazz obtenait toujours ce qu'elle voulait.
Elle allait avoir ses informations et en plus de cela, il lui avait donner son petit nom en premier, plus aucune raison pour elle de ne pas lui donner le sien. Enfin son prénom non mais son surnom oui, plus personne où presque ne l'appelait Jézabel, pas sûr qu'elle ne se souvient de la dernière fois où elle ait entendu son prénom en entier ailleurs que son île...

« Tu me plais bien, je ferai une exception pour toi ^^.

La plus part des gens me surnomme Jazz. »

« Jazz… un nom aussi exotique et énergique que celle qui le porte. »

Matthew savourait le fait qu’il pourrait une fois de plus prouver qu’il était un des mieux informés de Clavinia. Quand on lui parlerai de "la nouvelle, là, celle qui a été chez les tieflings" il pourrait répondre "ah vous parlez de Jazz, une vrai tigresse, j’en sais quelque chose". Avec tous les sous-entendus que cela implique, voilà qui serait plaisant.
En vérité le rouquin voulait la tester. Une femme pirate qui n’aurait pas de répondant ne ferait pas long feu. Et puis il avait un faible pour les teigneuses.

« Tes adresses : il y en a une dans la ville basse. En direction de l’intérieur des terres parmis les premières habitations du quartier modeste. Tu demandes la "forge du vieux papy", il a plus vraiment de nom celui-là.
Il y a un minotaure qui c’est installé dans le coin y a quelques jours. Ça a fait quelques vagues. La plupart du temps les minos s’organisent en groupes de mercenaires d’élite et se font embaucher sur les docks entre deux contrats. Lui il est tout seul, c’est rare, y a peut-être un coup à tenter pour quelqu’un qui sait bien négocier. C’est le genre de truc dans les cordes de celle qui a négocié avec le Diable non ? »

« Un minotaure...
On a toujours besoin de force brute. Intéressant. »

Elle prit son plumier et commença à noter des pattes de mouches sur un morceau de papier. Elle ne plaisantait donc pas avec son contrat, elle était du genre à tout noter. Matt se tût tout en notant que cette fille n’était pas une fausse noble, et plutôt éduquée avec ça. D’où pouvait-elle bien débarquer ? Nul doute que le Sombre en savait plus sur le sujet, mais il avait la fâcheuse tendance à ne pas partager ses informations.

« Et la seconde adresse ? »

« La seconde adresse c’est chez moi au fond de la salle. Y a une petite brunette qui est venue me demander si je ne pouvais pas la rencarder avec un capitaine qui a besoin d’une combattante. Je lui ai proposé de me montrer un peu ce qu’elle valait en corps à corps sans sa lame, mais elle n’a pas voulu jouer. C’est la fille que tu vois là-bas, celle qui regarde son verre comme si elle avait envie de se noyer dedans. »

Il ponctua sa phrase d’une moue moqueuse.

« Vous êtes faites pour vous entendre si tu veux mon avis. »

Jazz tourna la tête vers la table que Matt lui indiquait.
Là-bas assise devant un verre se tenait une jeune femme brune aux yeux bleus, typés asiatiques. Notre beauté allait prendre congé du tavernier quand ce dernier lui posa une main sur le poignet et lui sourit avec le même air enjôleur qu'au début de leur discussion.

« Avant que tu ne me quittes, ma mie. Me donneras-tu le baiser passionnel réservé au héros qui a sauvé la demoiselle en détresse. Et la nuit qui va avec bien sûr ? »

Jézabel sourit. Il ne perdait pas le nord ce gentilhomme. Après tout, il lui avait donner ses informations, il était normal qu'elle paye même s'ils n'en avaient pas définis les conditions.

« Pour la nuit, on en reparle si j'arrive à enrôler tes deux adresses. »

Jazz ponctua sa phrase d'un clin d'œil à l'attention de Matthew. Puis, elle se pencha par dessus le comptoir et embrassa ce dernier sans qu'il ne puisse protester. Peut-être jouait-il la comédie mais Jazz n'en avait que faire, elle le trouvait plutôt mignon. Oui, il était mignon et il lui faudrait avoir une ou deux attaches sur Clavinia à notre héroïne. Il est bien connu qu'on revient plus facilement à un endroit quand on a quelque chose qui donne envie de revenir.. Jazz avait toujours été une femme à hommes, Matt serait sa première victime.
Comment pourrait-il résister maintenant qu'il avait obtenu le baiser de la demoiselle en détresse ?

Fière d'elle Jazz quitta son confortable tabouret de comptoir et réajusta rapidement sa tenue. Enfin, elle ne se fait pas prier et se faufila tranquillement à travers les tables de la taverne. Rien ne la détournerait de son nouvel objectif, la table de la brune.
Jézabel la toisa rapidement et constata que leurs exotisme pourrait jouer un jeu de miroir s'il avait été identique. Elle tira alors une chaise qu'elle retourna pour s'asseoir à califourchon dessus. Elle posa ses coudes sur le dossier de la chaise et posa son menton sur une de ses mains. Un sourire se dessina sur les lèvres de la belle.

« Alors jeune femme, on cherche l'aventure ? »

June commençait sérieusement à désespérer. Voilà plusieurs jours qu'elle vaquait sur les ports et les tavernes à la recherche d'un but.
Elle s'était vite rendue compte qu'à Clavinia on pouvait aisément se faire engager sur un navire ou servir de garde du corps... Mais voilà June n'était pas une simple mercenaire.
Sa morale avait beau être sans faille, sa bourse se plaignait toujours d'un petit creux.
Son destin lui avait promis honneur et justice, mais il mettait trop de temps a tenir ses promesses.
Durant ses interminables trajets, elle avait au moins appris quelque chose d'intéressant. Si elle cherchait un équipage surprenant, il lui fallait aller a la Liberté apocalyptique.
Elle eut beau demander des informations au tavernier celui ci se contenta de lui faire du gringue ce qui n'était pas au goût de notre guerrière.

Sa dernière piste semblait s'être transformée en fumée... ou plutôt en bière sur laquelle elle soupirait tristement.
C'est alors qu'une femme étrange s'assit face à elle. June essaya rapidement de la jauger. Elle semblait venir de loin et dégageait une sensation de prestance et de confiance en soi.
Elle avait des allures de princesse exotiques mais avec une attitude provocatrice et mutine.

« Alors jeune femme, on cherche l'aventure ? »

June ne la quitta pas des yeux, elle essayait de voir plus loin que ces apparences, mais de toute évidence la jeune femme connaissait bien son jeu.

«Ce n'est pas l'aventure que je cherche, mais sa sœur qui l'accompagne. »

Le regard de June cherchait la moindre faille sur le masque de sa compagne de table. Qu'est ce que cette femme recherchait exactement ? Un sabre ou de la vaillance ? Était elle digne d'être celle pour qui elle donnerait sa vie ?
La flamme dans son cœur vacillait, prête à renaître. Destin es tu là ? T'es tu enfin réveillé ?

« Et vous que recherchez vous ? »

Ses yeux se baissèrent de nouveau sur sa triste choppe. Elle n'aimait pas la façon dont son cœur battait prêt à prendre n'importe quelle occasion. Plus que tout elle ne voulait pas se faire d'illusion. Jusque là on l'avait recherchée comme on cherche une nouvelle arme, et bien que cette femme semblait être différente, il ne fallait pas s'emballer si vite.

*Reste réfléchie, calme, zen... cherche la vérité dans le tissus des paroles et tu trouveras ta voie.*

«Ce n'est pas l'aventure que je cherche, mais sa sœur qui l'accompagne. »

Il n'y a pas que l'exotisme qui joue au jeu de miroir... L'art des énigmes aussi et avouons le, ce n'est pas pour déplaire à Jazz. Et oui, elle aime les jeux d'esprit et, elle finira par obtenir la réponse à celle là mais, chaque chose en son temps. D'ailleurs, elle n'eut en fait, même pas le temps de se pencher plus sur la question sous-jacente de la phrase de son miroir qu'une question plus directe tinta à ses oreilles.

« Et vous que recherchez vous ? »

C'est vrai, qu'est-ce que Jazz recherche réellement ?
La gloire ? Non, ce n'est pas ce qui l'alimente. La reconnaissance peut-être ? Non plus, c'est un peu du même acabit que la gloire. Finalement, qu'était-elle réellement venu chercher en allant sur Clavinia ? Certes, on le sait tous, elle veut libérer son île du joug du Gouvernement mais pourquoi, avoir fait tous ces kilomètres jusqu'ici ? Elle aurait très bien pu aller ailleurs et se débrouiller par elle-même ?

En fait, Jazz cherche d'une part à rendre sa liberté à son île et ça, c'est son but premier mais, pour y arriver finalement, elle a besoin d'ami(e)s, de personnes sur qui elle peut avoir confiance et compter dans les moments difficiles. Être seule plutôt que mal accompagnée, c'est bien mais il faut parfois savoir être bien entourer pour être plus fort.

« Je n'y ai jamais vraiment pensé mais à la réflexion, je crois que je recherche du soutien. Un soutien qui me permettrait d'arriver à mon objectif ultime, celui pour lequel je serai prête à donner ma vie. »

Tiens tiens tiens !
Notre Jazz nous la jouerait-elle pour une fois franc jeu ? Quoi que, elle le savait déjà, c'est la raison pour laquelle elle est d'ailleurs allée chercher le soutien du Sombre mais il faut croire que des appuis influents ne suffisent pas toujours. A moins qu'elle n'ait décidé qu'elle avait échoué seule bien trop souvent. Là, elle allait prendre son temps ! Le temps de s'entourer et de gagner en puissance et quand elle aurait réunit tous cela, alors Le Gouvernement n'aura qu'a bien se tenir !

Tremble Gouvernement ! Un jour tu tomberas sans savoir pourquoi !

Un léger coup d’œil durant le moment de blanc suivant sa question, indiqua a June que la jeune femme réfléchissait à une vraie réponse. Elle avait pris cette interrogation au sérieux, voilà qui lui plaisait.

« Je n'y ai jamais vraiment pensé mais à la réflexion, je crois que je recherche du soutien. Un soutien qui me permettrait d'arriver à mon objectif ultime, celui pour lequel je serai prête à donner ma vie. »

A ces mots, June quitta définitivement le regard de sa choppe pour plonger son regard turquoise dans celui de la jolie brune. Un très léger sourire se dessina sur ses lèvres.
Le mot soutien faisait écho à sa propre voix intérieure, June avait beau être une guerrière elle aspirait a être bien plus qu'une simple fine lame.

« La vie est précieuse, pour l'offrir en sacrifice la cause se doit être juste. »

Elle ne cherchait pas d'information précise sur la motivation de Jézabel, après tout elle ignorait beaucoup de chose de son maître. Mais la seule satisfaction de sa vie de samouraï avait été de servir un maître bon et juste. Si la ronin devait continuer son chemin, elle ne dériverait pas de cette direction.

« Je me nomme June Aotoshi, de l'île de Fuushijima. »

Déclara t-elle tout simplement. Elle offrait son nom à l'inconnue, c'était pour elle un signe de respect et une invitation à une relation moins distante. Même si ce nom ne signifiait plus grand chose par chez elle, c'était le seul qu'elle possédait.

« La vie est précieuse, pour l'offrir en sacrifice la cause se doit être juste. »

La demoiselle avait surement raison mais, à quoi bon vivre une vie si elle n'avait pas la valeur ni la saveur qu'elle avait par le passé ? A quoi bon la laisser courir si l'on la savait bafoué comme c'était le cas sur son île ?
Alors oui, pour tout ces vieux souvenir, Jazz était prête à tomber comme le valeureux soldat qu'elle voulait devenir au nom de son île natale. Si sa mort avait la saveur de la liberté pour son île, elle était prête à se laisser faucher. Jazz pouvait sentir la force de sa volonté faire vibrer son être, elle était plus déterminé que jamais à arriver à ses fins cette fois-ci.

« Je me nomme June Aotoshi, de l'île de Fuushijima. »

Jézabel sourit, elle venait d'apprendre le nom de sa peut-être future camarade sans même le lui avoir demander. Il est des langues qui parfois se délient toutes seules, l'heure était peut-être à la confidence.

« Dis moi, Matthew, pourquoi as-tu servi une horreur pareille à cette demoiselle ? Ramènes nous donc deux verres de rhum vieux ou ce qu'elle t'a demandé avant que tu n'arrives à lui vendre... ça !
C'est moi qui régale ! »

A ces mots, Jazz repoussa la choppe qui faisait face à June. En attendant que Matt leur apporte le rhum ou autre chose à la discrétion de June, elle laissa son regard vagabonder au loin par la fenêtre. Comment allait-elle amener le sujet sans être trop directe ? Dirait-elle oui ? Lui rirait-elle au nez ? Cette dernière question l'amusa, les moqueries, elle n'en avait que faire, elle voulait arriver à ses fin et y parviendrait quoi qu'il en soit.
Une fois les verres posait sur la table et le tavernier repartit à son comptoir, Jazz se lança.

« Jazz, ça fait bien longtemps qu'on m'appelle ainsi.

Serais-tu intéressé par une place dans mon équipage ? Je recherche des personnes dignes de confiance prête à me donner un peu de leur force pour arriver au bout de ma raison d'être. »

Bon et bien finalement, elle avait choisit de prendre le chemin direct sans s'encombrer de détours et d'explications superflues avant que ça ne soit nécessaire.

Jézabel lui sourit lorsqu'elle lui offrit son nom. Apparemment elle appréciait le geste, vu qu'elle continua la conversation en halant Matthew.

« Dis moi, Matthew, pourquoi as-tu servi une horreur pareille à cette demoiselle ? Ramènes nous donc deux verres de rhum vieux ou ce qu'elle t'a demandé avant que tu n'arrives à lui vendre... ça !
C'est moi qui régale ! »

June sourit a son tour, elle aimait l'attitude dynamique et entraînante de Jézabel, et elle aimait d'autant plus quand on lui offrait un bon saké.
Lorsque celui ci arriva sur la table, elle ne put s'empêcher de lui jeter un regard nostalgique.
C'était le genre de chose qui lui rappelait qu'elle n'avait pas goûté de saké depuis... un millénaire au moins !

« Jazz, ça fait bien longtemps qu'on m'appelle ainsi.

Serais-tu intéressé par une place dans mon équipage ? Je recherche des personnes dignes de confiance prête à me donner un peu de leur force pour arriver au bout de ma raison d'être. »

June planta son regard dans celui de Jazz. Son regard était doux, elle aimait la façon d'être de Jazz, et cette flamme qui brûlait derrière le masque.
Puis June ferma les yeux, elle écouta une dernière fois son cœur pour avoir confirmation de ce qu'elle savait déjà.

« Jazz...
Je suis une combattante née pour défendre une personne au péril de ma vie. Si tu me veux comme gardienne sache qu'il y a une seule condition... »

Elle laissa planer un instant de suspense avant de rouvrir les yeux plus déterminée que jamais avec un léger sourire.

« Lorsque je choisi la personne à protéger, c'est jusqu'à la mort. »

June n'était pas un simple mercenaire dont on pouvait se détacher facilement. Elle voulait être certaine que Jazz avait compris ce point ci... et ce qu'il impliquait.
Plus jamais elle ne pourrait se détacher d'elle, ce qui avait quand même un aspect un peu « collant » du protecteur.
Sur ces mots elle reposa son regard sur le saké et en dégusta une gorgée.

*Mmmh quelle belle journée finalement. *